Coffret Cécile Hug, « Les dormeurs », Editions Derrière la Salle de bains, 25 E.
Dans l’œuvre de Cécile Hug tout est feutré mais incisif. Sur ou sous des cocons opalins s’inscrit la rythmique de pulsations en sensations satinées. La brèche enchantée par ces échappées de charme se fait fruit de la passion, huile de perfection ordonnée. Reste la symbiose fantomatique en bouquet d’étoiles, en filaments discrets ou courses d’animalcules en une infinie liberté ou un appel à disparaître.
Chaque image est un soupir et rapproche d’instants virtuels mais magiques. Les dérobades enlacées bâtissent la fragilité bercée dans un nid de tendresse. Reste une moelleuse histoire énigmatique. Elle trouve ici l’équinoxe au milieu d’images limpides. Elles s’envolent vers les abysses. Une fois de plus il s’agit de glisser hors du temps sur l'instant d'une fébrile permanence. Haletant le souffle embrasé se réduit, le coeur se déshabille. Les émotions incandescentes croustillent sur un fond de vie cachée.
Jean-Paul Gavard-Perret