Le corps orchestre à La Marbrerie

© Jordi Plana

© cécile hug

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Collection pickpocket

 © les éditions derrière la salle de bains

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le corps orchestre


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l'entre jambe, nouvelles sculptures textiles

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L'entre jambe à la galerie PapelArt

©Courtesy PapelArt © cécile hug

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le corps orchestre


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Présentation au Konvent Puntzero

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Faits de plumes et de poils, l'origine du monde réinventée par Cécile Hug

TV5MONDE
Article et vidéo d'Isabelle Soler sur le site de Terriennes de TV5 

« L’origine du monde », sulfureux tableau, exposé habituellement au Musée d’Orsay à Paris, qui vient de rejoindre pour quelques semaines le musée Courbet d’Ornans (Doubs), lieu de naissance du peintre, a inspiré des générations d’artistes. Cécile Hug revendique directement cette filiation. Exposée prochainement dans la capitale française, cette artiste plasticienne dédie au pubis féminin un pan de sa jeune carrière. Elle brode, tricote, file des pubis. Les orne d’insectes, de coquillages ou d’herbes folles. Cette partie si décriée de l’anatomie féminine, entre ses doigts agiles, devient oeuvre d’art. 
20.06.2014Isabelle Soler, texte, vidéo, photosLe pubis, attirance et répulsion 

Touffu et sylvestre. Ou glabre et rasé. Exposant, offrant à des regards qui n’en demandent pas tant, l’intimité de la femme, vulve, lèvres, pilosité. Cet entre-jambe avec lequel les femmes elles-mêmes sont si souvent peu à l’aise, Cécile Hug le drape. De douceur ou de mystère. En fait buisson ardent ou conte de fée. Matière organique, un papillon, un scarabée s’y posent. 

Un travail commencé en juin 2013 dans le cadre d'une résidence au Centre d'Art Contemporain de Cacis en Catalogne et qui se poursuit depuis. « La question de l'origine est centrale dans l'entre-jambe. C’est pour moi un retour à la nature, un répertoire sur la biodiversité. Branches, brindilles, feuilles, coquillages, insectes. 
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Végétal - l'une des oeuvres exposées à Paris de Cécile Hug
Le poil, heurts et malheurs

Le pubis vu par Cécile Hug est empreint de poésie. Il porte haut sa beauté. Loin de la toison que le conditionnement esthétique, les religions, la mode nous conduisent à considérer avec dégoût.
Ce poil, que dis-je le moindre duvet, a-t-il toujours été traqué sans répit ? On aurait retrouvé les premières pinces à épiler rudimentaires dans des sépultures datant de la préhistoire. C’est dire si cette obsession est profondément ancrée. Si l’Antiquité n’aime que les corps glabres, poils et cheveux deviennent au Moyen-Age symboles de sagesse et de pouvoir. Pour preuve, cette pratique des Mérovingiens coupant les cheveux de ceux qu’ils voulaient écarter du trône.
Au VIIIe siècle, la religion et ses diktats entrent en scène. Symboles de paganisme, barbes et cheveux longs sont à proscrire. Charlemagne adhère et importe dans son empire les coutumes romaines. Les cheveux raccourcissent. Sur le visage, la pilosité se fait plus discrète. Fin des barbes. La tendance est à la moustache.
Pendant ce temps, que font les femmes avec leur pilosité ? Pas grand chose jusqu’aux croisades. Car en Orient conquis par les chevaliers francs, le poil n’a pas la cote. Les princesses orientales s’épilent : front, aisselles et pubis. La cire chaude, ennemie jurée du poil, se répand en Occident.

Ce que cette brève histoire du poil tente d’introduire, c’est la double dimension sociale et politique de cet attribut du corps humain. Deux historiens, Marie-France Auzepy et Joël Cornette, lui ont même consacré une somme : HISTOIRE DU POIL aux Editions Belin. Car il en a connu des hauts et des bas, ce poil, en particulier le poil féminin. Toison maudite symbole de bestialité et de sexualité débridée, disqualifiée au début du 20ème par la mode des bains de mer, interdite de représentation publique jusqu’aux années Giscard, elle revient dans les années hippies comme l’étendard des luttes féministes contre la suprématie mâle. Le poil ne cessera plus d’être cet instrument de revendication. Même si les militantes sont un peu les seules en France à laisser ses luxuriances envahir aisselles, mollets et pubis. On peut être suffragette et avoir les jambes lisses... Tandis qu'en Suède ou en Allemagne, royaumes de la nature reine et du naturisme, rares sont celles qui songent à se raser. 
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Laine
Le pubis, terre de conquête 

Comment est-on passé des années yéyé aux années intégrales ? De la « foufoune » au ticket de métro ? La pornographie n’y est pas pour rien. Mais elle n’est pas la seule. Marie-France Auzepy, historienne du poil. « En France, deux causes, qui ne sont absolument pas liées, peuvent expliquer cette mode. La première relève d’un machisme intégré par les femmes : une femme sans poils ne fait pas peur puisqu’elle ressemble à une petite fille. L’épilation du maillot peut également s’expliquer par le développement de la religion musulmane dans l’Hexagone. En effet, dans l’Islam, l’épilation des aisselles et des parties intimes est fortement conseillée, voire obligatoire. » 
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Organique...
Le poil, retour du transgressif

C’est la démarche revendiquée par la Galerie PAPELART, laquelle va exposer à partir du 20 juin 2014 Cécile Hug et d’autres artistes autour du thème « De plumes et de poils ». Orianne Berguemont, l’un des directrices de PAPELART : « Les créations de Cécile nous permettent d’envisager le pubis comme un territoire à habiter, une géographie à la fois personnelle et commune à tous, un lieu de passage et de mutation à l’origine du monde et de notre existence. Un paysage intérieur, extérieur et entre deux. »

Formée à la National Arts School de Sydney en Australie, à la photographie au centre de Formation Professionnelle Supérieur des Arts, Techniques & Métiers à Paris et enfin en lettres et arts à l’Université Paris-Diderot, Cécile Hug a d’abord photographié. Ses propres photos parlent mieux que personne de son actuel travail de plasticienne. Il résulte d’un long parcours de maturation.

Femme, mère et artiste, l’envie progresse de travailler sur son propre corps. Sur - le nom s’est imposé dit-elle avant l’image - son entre-jambe, haut lieu de sa féminité, de sa sexualité et de sa maternité. Mais le chemin est long jusqu’au déclic. Un jour de soleil dans un jardin provincial et tout d’un coup, la sensation que le moment est venu. Le désir, en même temps qu’elle, a mûri.

Dessin au crayon d’abord, choix des matériaux ensuite. Sa production est ensuite importante. Des pubis comme s’il en pleuvait, tout de dentelles, tricots, folles avoines et autres graines. Infiniment doux et féminins. 

"J'aime que tout se fasse en douceur et harmonie"

Durée : 2'08Dessin, recherche des matériaux, assemblage, couleurs, Cécile Hug décrit le processus d'où naissent ces entrejambes tous différents les uns des autres. 
Vidéo consultable sur le site de TV5 : http://information.tv5monde.com/terriennes/faits-de-plumes-et-de-poils-l-origine-du-monde-reinventee-par-cecile-hug-3275

Exposition "Faits de plumes et de poils" à la galerie PapelArt



Constitués de matière(s), plus ou moins recouverts de plumes ou de poils, l’homme et l’animal se définissent dans leur rapport au monde et au vivant à travers, l’étude et le maintien de leurs textures. Le poil, investi par les artistes de cette exposition dans toute son acception, malmène le spectateur de la grimace de dégoût aux larmes de rire. Lissé, taillé ou épilé, il incarne, dans le même temps, la part animale de l’homme et son désir de maîtriser celle-ci, tandis que les plumes, chez les animaux comme les hommes, offrant parure et bigarrure, revêtent un vent de liberté et d’ailleurs.
Dans le dessin Zone affectée, Noémie Huard procède de l’amputation de ce qui semble être un oiseau. Les pistes sont brouillées, les frontières du figuré narguent celles de l’abstraction. Le triste sort des créatures qui, échouées au sol, peuplent cette œuvre nous interpelle : sommes-nous face à une pandémie, une extermination ? Plus largement, c’est la question de l’acceptation de ce qui se dérobe sous nos mots, informe, indéfini et indéterminé, que pose la jeune artiste lyonnaise invitée par la galerie PAPELART pour la première fois.
Pas plus de repères auxquels s’accrocher dans la série de dessins Dog’s playground de l’artiste Dorian Jude. Ces deux chiens à l’air paisible, qui se confondent au point de ne plus former qu’une seule entité autonome, nous laissent songeurs quant à leur réelle intention… S’agit-il d’un jeu, d’un duel, d’ébats ? Le jeu ne consacre-t-il pas un seul vainqueur ? Le duel ne laisse-t-il pas pour vivant un seul des combattants ? L’amour ne conduit-il pas, très souvent, de perte ou de grâce à la fusion ? Même si dans chacun de ces domaines le pouvoir s’échange, Dorian Jude pose la question claire : peut-on être plusieurs à détenir et incarner le pouvoir ?
S’invitant à la croisée des espèces animale, humaine et végétale, Céline Leroy et Élise Bergamini s’adossent elles, à l’éternelle question de la part animale contenue en chacun de nous pour explorer plus avant encore leur sujet de prédilection : les femmes. Par la confrontation ou, inversement, la fusion des registres du sauvage et du dompté, Céline Leroy invoque les Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés, libérant le cri animal refoulé, retenu et enfoui en elles. Élise Bergamini use quant à elle du procédé de l’exacerbation – plumes apparues sans prévenir, indomptable pilosité – afin de libérer les femmes des canons esthétiques occidentaux qui, depuis de longs siècles d’histoire de l’art, imposent une représentation du corps féminin glabre. Ainsi soumis à l’étrange mécanique du corps et du temps, les personnages féminins de la jeune artiste voient leurs cils et poils pubiens pousser au point de devenir tresse ou pagne.
Tour à tour enjeu de bonnes mœurs, signe d’appartenance sociale et tabou qui confère au corps une force d’attraction intrinsèquement liée à l’idée de répulsion, le poil s’inscrit toujours dans une zone, où, enraciné, il puise sa force. De l’une de ces zones, l’entre-jambe, est née une série de dessins de Cécile Hug, qui en porte le titre. Ces pièces, parce qu’elles sont essentiellement végétales et un brin animales, mais aussi par la nature et les registres que l’artiste convoque, nous permettent d’envisager cette zone comme un territoire à habiter, une géographie à la fois personnelle et commune à tous, un lieu de passage et de mutation à l’origine du monde et de notre existence, un paysage : intérieur, extérieur et entre deux.
C’est au cœur de ce même écheveau de liens qui se tissent entre contextes et sujets que les créatures hybrides de Noémie Sauve se camouflent et s’ensevelissent pour mieux réaffirmer leur appartenance première à une nature puissante et par là indomptable. Ici et là, à travers un Atoll de cerf ou un «Oiseau-montagne», la nature reprend ses droits, à l’instar des phénomènes dévastateurs auxquels la planète est confrontée chaque année.
La vague de poils qui, tel un tsunami, déferle sur la ville dans le dessin de Mathieu Renard instaure un climat inquiétant, propice à la prolifération de créatures noires et velues qui s’immiscent insidieusement dans nos vies - par le biais de photos de scènes du quotidien, banales ou d’images de people, retravaillées au stylo -, à la manière de la rumeur. Renvoyés à cette noirceur propre à la rumeur par l’artiste-éditorialiste à l’humour redoutable, ce sont aux plus tristes épisodes de notre histoire que nous pensons et devant les vies et histoires les plus grotesques que nous rions.

Maryline Robalo et Orianne Beguermont
Faits de plumes et de poils I Exposition collective
PAPELART, galerie
Vernissage le 19 juin, à 18h30 (sur invitation : contact@papel-art.com)
Exposition du 20 juin au 31 juillet 2014






Article de J-Paul Gavard-Perret dans le Salon littéraire



Cécile Hug : forêt des songes





 Qui n'est pas poursuivi par le fantôme de l’intimité féminine ? Autour de lui louvoie une forme de volupté. Cécile Hug la modifie. A travers « sculptures », textiles, photographies le pubis devient aporique. Il est recomposé d’insectes, de végétaux, etc. liés à la broderie, au dessin, au collage. Pilosité, prolifération proposent des approches différées selon des mises en scènes qui tiennent d’une forme particulière d’herbier. Et si depuis Courbet l’entre jambe est devenu la question centrale de l’origine du monde Cécile Hug la traite avec un naturalisme particulier et pluriel : la complexion charnelle se double d’un rempart de brindilles.



L’artiste  poursuit ce travail depuis plusieurs années. L’épreuve de la suggestion permet de retrouver l'essence même de la féminité par diverses matières. L’image du manque n’appelle pas forcément le jeu érotique. La force de la vie surpasse celui du « simple » désir. Cécile Hug l’« habille » puisque ’évidence de l’ « objet » érotique est renvoyée à  un ordre cosmique. Il n’obéit plus à l’appel au plaisir et à son abandon mécanique.



Chaque œuvre devient un miroir paradoxal. L’image « rêvée » est remisée. Le végétal joue soudain un rôle d’une germination de réserve et de symbolisation. Emerge  une « partition » éloignée de ce qu’une telle monstration généralement appelle. Au sein d’assemblages sauvages et élémentaires tout se passe comme s'il fallait éviter une lecture purement abstraite ou érotique.



Ce travail apparaît aussi abrupt que sensible  en ses diverses ondes de résonance. Surgit un espace d'harmonie et de contrepoint. Il  fait du lieu de l’entre jambe non une relique ou un reposoir. Il s’ouvre à une perméabilité impénétrable mais fortement poétique propre à métamorphoser les éléments constitutifs de l’image.

J-Paul Gavard-Perret

Cécile Hug, « L’entre jambe », texte de Marie-Laure Dagoit, éditions Derrière la salle de bains, Rouen, 2014

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© les éditions derrière la salle de bains

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